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Photo du rédacteurCynopolis Elsa Weiss

Six erreurs courantes à éviter lors de l’apprentissage du rappel

Le rappel n’est pas toujours un enseignement facile. Apprendre à son chien à revenir sur demande, ce n’est pas simplement l’appeler, et crier plus fort s’il ne revient pas. C’est un apprentissage qui demande beaucoup de logique, et qui implique de savoir mettre son ego de côté -si un chien revient à son humain, c’est parce qu’il y trouve quelque chose de positif, ou malheureusement, pour éviter une sanction, et pas seulement « parce qu’il aime son maître ». Je vous propose un petit point sur les erreurs les plus courantes qui sont commises lorsqu’on enseigne le rappel à son chien. Bien entendu, la liste n’est pas exhaustive.


👉 La récompense utilisée n’est pas un renforçateur :


Il y a une différence entre récompense et renforçateur. Une récompense est ce que l’on propose à un individu en réponse à un « bon » comportement. Un renforçateur est, selon les lois scientifiques de l’apprentissage, ce qui augmente la probabilité d’apparition d’un comportement. Or, ce que l’on considère, de notre point de vue humain, comme une récompense, n’est pas toujours un renforçateur : bon nombre de propriétaires aimeraient par exemple récompenser le rappel de leur chien uniquement à la caresse. Sauf que la caresse, beaucoup de chiens n’aiment pas cela, et encore davantage en promenade. Même les chiens qui apprécient le contact n’y sont pas toujours sensibles quand ils se trouvent en extérieur : il y a bien plus intéressant à faire. La récompense, ici, n’est donc pas un renforçateur, puisqu’elle n’augmentera pas la probabilité d’apparition du comportement « retour à l’humain ». Il y a même de fortes chances qu’elle la diminue, le chien cherchant à éviter un contact non souhaité à ce moment-là.


👉 Le chien est en train de saluer un congénère :


Si vous ne souhaitez pas que votre chien aille voir un congénère, anticipez et rappelez-le AVANT qu’il ne commence à le saluer. La plupart du temps, deux chiens qui se reniflent préféreront privilégier la bienséance à l’obéissance. Les chiens sont très à cheval sur la politesse. De plus, tourner le dos à un congénère qu’on n’a pas encore fini d’identifier est potentiellement dangereux, d’un point de vue canin : on ne tourne pas le dos à un congénère dont on ne connaît pas les intentions, d’autant qu’une fuite peut déclencher une agression.


👉 Le chien est en train d’analyser une odeur :


Un chien peut avoir du mal à se concentrer sur deux sens en même temps, surtout quand il est plongé dans une activité de flair. S’il est en train de renifler une odeur passionnante, ne choisissez pas ce moment pour le rappeler, à moins d’une extrême urgence. Laissez-le finir de lire ses commentaires Facebook et déposer le sien, et rappelez-le ensuite. Êtes-vous réellement à vingt secondes près ?


👉 Le chien ne comprend pas le message qui lui est adressé :


Quand un humain rappelle son chien, il est rare que sa gestuelle soit cohérente avec la consigne donnée. S’il appelle son chien en se tenant raide comme un piquet, l’animal va souvent se retourner, observer et… retourner vaquer à ses occupations. Pourquoi ? Parce que le chien privilégie naturellement le message visuel au message vocal. Il est un fin observateur : n’oubliez pas qu’entre chiens, beaucoup de messages passent par les postures du corps, la rigidité musculaire, le frémissement d’une oreille, le côté vers lequel l’animal bat de la queue, etc. Notre chien fera donc tout naturellement passer le message exprimé par notre attitude corporelle, avant celui qui parviendra à ses oreilles. Quand vous rappelez votre compagnon, veillez donc à la congruence des messages que vous lui adressez, et quand vous le rappelez, tapez sur vos cuisses, reculez ou partez carrément dans l’autre sens, mais ne restez pas droit comme un « i ».


👉 Le rappel est associé à une contrainte :


Quand vous rappelez votre chien, renforcez aussitôt son comportement avec quelque chose qu’il aime (de SON point de vue, pas du vôtre !), et, à moins que vous n’ayez besoin de le rattacher parce que vous croisez quelqu’un, par exemple, laissez-le repartir ! Le rappel ne doit pas être systématiquement associé à une capture. Exit aussi le « assis » inutile et contraignant que l’on impose au chien quand il revient à nos pieds. Bien souvent, il diminuera la probabilité d’apparition du comportement, car il sera considéré comme une contrainte pour l’animal. Qui aurait l’idée d’appeler un enfant en train de jouer au parc pour lui demander de réciter sa table des sept ?


👉 Le chien est rappelé beaucoup trop souvent :


On connaît tous quelqu’un qui, à peine son chien lâché, ne cesse de le rappeler, bien souvent sans succès. Non seulement le chien est difficilement capable de revenir au rappel s’il vient juste d’être détaché, puisqu’il est plein d’énergie et souvent excité d’arriver sur son lieu de promenade, mais en plus, si son nom et la consigne de rappel sont répétés à outrance, il produiront un effet de saturation et le rappel sera assimilé à un bruit de fond par l’animal.


Enseigner à son chien à revenir au rappel demande de l’empathie, de la technique, un bon timing, mais aussi un certain lâcher-prise ! Soyez détendu, n’abusez pas du nom de votre chien et de la consigne de rappel, rappelez-le de temps en temps juste pour le récompenser, et pour le rattacher uniquement quand c’est nécessaire (lors d’un croisement, si vous arrivez à une route passante, si c’est la fin de la promenade, etc). Pensez RENFORÇATEUR et non RÉCOMPENSE, et ne pensez pas que votre chien obéira pour vos beaux yeux (ça ne marche pas comme ça, scientifiquement 🙃). Enfin, n’oubliez pas qu’il existe un outil merveilleux qui permet d’enseigner le rappel à son chien en toute sécurité : la longe… À vous de jouer !


Elsa Weiss / Cynopolis Formations

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