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Le « assis », c’est bien pour les photos…

Mon conjoint et moi sommes actuellement en vacances pour quelques jours dans un camping qui accepte les chiens. Il y a ici de nombreux couples de tous les âges avec des toutous, et, si je ne suis pas du genre à observer ostensiblement les autres propriétaires de chiens, je ne peux cependant pas m’empêcher de les voir et de constater certaines choses. Déformation professionnelle, je n’y peux rien 😉 !


Je vais commencer par une remarque très positive : je suis étonnée du calme qui règne dans ce camping où l’on trouve un chien presque à chaque emplacement. Peut-être parce qu’il s’agit de chiens habitués à bouger avec leurs propriétaires, peut-être parce qu’ils mènent ici une vie de plein air qui correspond mieux à leurs besoins qu’une vie citadine, peut-être aussi parce que leurs propriétaires sont plus vigilants ici, sachant que la tranquillité du lieu doit être respectée. On peut tout imaginer. En tout cas, l’atmosphère ici est particulièrement paisible et reposante.


C’est aussi très propre. Je n’ai pas vu une seule crotte dans le camping, comme quoi, quand on veut, on sait se pencher et ramasser les déjections de son chien. À mes yeux, c’est extrêmement important, car laisser des cacas de chiens partout où l’on passe, c’est s’assurer l’interdiction future de plus en plus de lieux à nos compagnons. Les pelouses ici sont plus propres que certaines entrées de forêts où les restes de papier toilette indiquent que ce ne sont pas des chiens qui sont passés par là… alors que ramasser ou enterrer son petit paquet (et la guirlande de papier toilette qui va avec !), cela devrait être une obligation pour tous -c’est d’ailleurs la règle numéro 1 en bivouac. Dans le cas des chiens, il est en tout cas très agréable de ne pas se promener sur des pelouses jonchées de crottes comme on peut encore en trouver un peu partout en 2023, hélas.


Mais je n’ai pas commencé cet article pour parler caca. Ce qui m’a inspirée, c’est une dame qui j’ai aperçue en train de promener son Setter Anglais au loin, dans un pré qui jouxte le camping. Cette dame a commis une énorme erreur de débutant (je l’ai faite aussi, à mes débuts, ne voyez aucune critique dans mes propos, juste une occasion de rappeler aux propriétaires novices une règle de base en éducation) : elle a rappelé son chien plusieurs fois, et son compagnon a tardé avant de la rejoindre. Il a cependant fini par revenir, et c’est là que son humaine a commis une erreur : au lieu de le féliciter, elle lui a demandé un « assis ».


Mettons-nous deux minutes à la place de son chien : en pleine exploration passionnante d’une prairie inconnue, il n’avait nulle envie de revenir à son humaine, qu’il aime certainement, mais qu’il voit tous les jours, tandis que les odeurs toutes neuves d’un pré du Lot, ça n’a pas de prix. Cela dit, quand on est un chien dans un monde d’humains, il faut parfois revenir au pied même quand on n’en a pas envie, nous en conviendrons. Là n’est pas le problème. Le problème, c’est ce « assis », que beaucoup de propriétaires imposent à leur chien à tout va, sans se demander si la raison pour laquelle ils le demandent est valable ou non (dans 99% des cas, c’est non. Je vous assure…). Ce « assis » me gêne particulièrement après qu’on a demandé au chien de revenir au pied, et encore davantage si le chien a déjà des difficultés à revenir au rappel.

Quand vous enseignez le rappel, il est important de ne renforcer QUE le rappel. Votre chien revient, félicitez-le ! Ne lui demandez rien d’autre. Non seulement, si vous demandez un « assis » à votre chien et que vous le félicitez après, c’est le « assis » que vous renforcez et non pas le retour au pied. Mais surtout, quand votre chien fait l’énooooorme effort de revenir à vous alors qu’il meurt d’envie de poursuivre son exploration, ne le soûlez pas en plus avec un « assis » ! C’est un peu comme si vous rappeliez un gosse en train de s’amuser à faire des châteaux de sable sur la plage avec ses copains de vacances, pour lui demander de réciter sa table des 7…


Le « assis », je l’ai longtemps enseigné à mes clients, parce que j’aimais bien voir cette petite étincelle dans les yeux des propriétaires novices quand ils se rendaient compte qu’ils arrivaient à enseigner quelque chose à leur chien. J’ai cependant toujours précisé qu’il était contre-productif d’en abuser, car c’est une position contraignante peu utilisée par le chien lui-même. Pour être honnête, c’est même une demande que mes chiens connaissent tous, mais que je n’utilise jamais, à part à l’occasion d’une photo de temps en temps 😉. Je vous assure qu’on peut s’en passer sans souci, et que nos chiens ne deviennent pas pour autant ingérables…


Allez, je m’en retourne à mes occupations de vacancière, et si une autre anecdote de camping canin me vient, je ne manquerai certainement pas de la partager avec vous !


Elsa Weiss / Cynopolis

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